Retour sur l’Ultra Marin 2019 « Entre soleil et plage » par Benjamin – Wondertrail


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    La fin de l’année est marquée par les examens, et pour ma reprise après plus d’un an et demi sans mettre un dossard (excepté le 27km des Portes du Vexin le 1er mai), celui-ci s’annonce corsé avec plus de 35 degrés au thermomètre pour débuter les 177km du Grand Raid du Golfe du Morbihan.

    Vendredi 28 Juin 2019, nous prenons la route en famille des Yvelines (ma mère, ma sœur, ma belle-sœur et mes frères ainsi que quelques amis ont fait le déplacement), pour arriver sur Vannes avant midi.

    Nous partons récupérer mon dossard et à ma grande surprise une balise GPS (d’un autre temps) m’est remise et j’ai l’obligation de la porter. Les consignes sont claires : je dois respecter le règlement à la lettre, sinon les pénalités tomberont directement. Je digère la nouvelle à l’idée de transporter quelque chose de plus dans le matériel obligatoire, mais ça ne changera pas la course dans tous les cas et je pars installer mon hamac entre deux arbres sur le port, afin de profiter d’une (chaude) sieste, avant le départ prévu à 18h.

    La chaleur et l’humidité s’étant installées sur le Golfe, le départ est repoussé à 19h, ce qui me permet de prendre mon temps et de décompresser après plus de 6 mois d’attente et de préparation.

    Le temps de m’habiller et de chausser les nouvelles Hierro, à peine affutées durant la semaine, de chez New Balance, nous marchons en groupe vers le départ (9 personnes dans mon KOP de supporter, ca fait chaud au cœur) et j’arrive à me placer sous l’arche en attendant le décompte.

    10, 9, 8, 7… et toutes ces épreuves de la vie traversées depuis deux ans, un arrêt de plus de 6 mois de toute activité, des sacrifices, des changements radicaux, des semaines entre 125 et 300km.. 6, 5, 4, 3… Une dernière semaine d’affutage ou les jambes hurlent leur envie de courir… 2, 1 : FEU !

    N’ayant pas eu le temps de faire du tourisme avant la course, je profite des premiers kilomètres et en prends plein la vue, rien que pour cela je repartirais les yeux fermés sur une des courses de l’Ultra Marin. Le cardio est réglé et ne dépassera pas 145bpm de toute la course, mais la chaleur fait ralentir la cadence prématurément, même si les 17 premiers kilomètres sont passés vite, il va falloir se calmer et commencer à gérer.

    Les conseils (plus que précieux) de Christophe la semaine précédente sont plutôt respectés et j’essaye de trouver une allure de croisière peu importe qui me double et qui je double. Très vite Philippe Chalmel et moi trouvons un terrain d’entente, avant le 20ème kilomètre, et nous ne nous quitterons (quasiment) plus jusqu’à Arzon au 90ème kilomètre. L’allure est plutôt lente ce qui nous laisse le temps de discuter, d’échanger et surtout de partager ce moment avec un public extrêmement nombreux jusqu’au coucher du soleil.

    Avant celui-ci je profite d’une assistance réalisée par mon frère Guillaume, à Larmor-Baden au 35ème kilomètre, qui s’en sort à merveille et n’oublie pas de me faire sortir ma frontale avant la nuit qui ne va pas tarder à tomber.

    A la sortie du ravitaillement, un contrôle matériel des plus lents nous fait perdre pas mal de temps sur la tête de course et je reste longtemps obnubilé sur ce détail qui va m’énerver et me faire sortir de mes gonds au ravitaillement du Bono.

    Mais le KOP de supporter sort les fumigènes devant le port et nous glisse Philippe, nos deux amis relayeurs et moi-même dans un super moment de ferveur, suivis par de nombreux jeunes faisant la fête et courant (en slip !) avec nous. Et ça, la fête à la mode bretonne, on apprécie et on savoure chaque instant. Nous allons passer un bon moment à 4, jusqu’à Crac’h puis à 3 jusque Locqmariaquer. Malgré certains arrêts, des vomissements pour les uns et un estomac qui commence à me faire souffrir, les jambes semblent légères et c’est plutôt de bon augure, Christophe m’avait conseillé d’arriver « frais » au bac.

    Mais là, après 85 kilomètres, je m’assois avant de prendre le bac, ravitaillé par mon équipe toujours motivée, avec les mots justes, le riz, le coca et l’eau ne passent absolument pas et je suis obligé de marquer le coup en m’arrêtant quelques minutes après avoir vomi. Voyant Philippe monter dans le bateau je me précipite à sa rencontre afin de traverser avec lui. J’essaye tant bien que mal de me réhydrater mais rien ne fait, en sortant du bateau à Arzon en essayant de relancer mon estomac me fait souffrir le martyr malgré qu’il soit vide. Je continue en courant jusqu’à Arzon mais la douleur est difficilement supportable.

    Au stade m’attendent mon autre frère Sébastien, ma sœur et ma mère et me permettent de garder le cap malgré la douleur et l’incapacité de manger et m’hydrater. Je me pose près de 25 minutes pour absorber une vingtaine de pâtes et une tranche de jambon ainsi qu’un demi-litre de soupe, qui seront rendus sur le plateau d’Arzon en ressortant… Ça devient difficile de relancer mais je cours jusqu’au ravitaillement de Port Nèze ou la moindre goutte de Coca ne passe pas. Je ne pourrais pas me réhydrater et repars tant bien que mal en direction de Sarzeau poussé par mon KOP. La relance est difficile et je craque complètement au 106ème kilomètre, je marche et je ne recourrai plus… Rendant mon dossard au poste de contrôle de Sarzeau, la fête est finie.

    Pendant 8h, après la course, je ne boirais qu’un verre d’eau, l’estomac a été traumatisé, mais surtout la tête. Après tant de préparation, échouer sur des erreurs d’alimentation et des énervements qui auraient pu être contenus, c’est frustrant mais c’est l’apprentissage de l’ultra… Qui va être plus long que prévu et il va falloir faire avec ces frustrations et retenir les enseignements liés à ces erreurs.

    Je tiens tout d’abord à remercier ma famille et mes amis qui ont fait le déplacement et ont tout mis en œuvre pour que je réussisse. Christophe et sa femme, Cécile, qui m’ont prodigués les conseils nécessaires à la bonne réalisation de l’exercice qu’est l’Ultra Marin 177km. Les aides quotidiennes à ma bonne humeur, chaque personne qui partage un moment avec moi, toujours dans la joie et l’humour et me permet de m’entrainer avec plaisir et legereté.

    Il est temps pour moi de tourner la page, pas trop vite, en tirant des conclusions simples, et qui me donne l’envie de revenir courir autour de ce magnifique Golfe, coin de paradis dans notre beau pays.

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    Superbe épreuve j irai découvrir cela bientôt mais continu a persister et garde toujours l idée que derrière il y en a d autre ce qui compte c est la volonté d arriver ! Bon courage et bonne chance.

    Superbe épreuve j irai découvrir cela bientôt mais continu a persister et garde toujours l idée que derrière il y en a d autre ce qui compte c est la volonté d arriver ! Bon courage et bonne chance.

    bravo à toi moi j’ai abandonné qu 67eme kilos

    l’année prochaine j’y retourne j’ai oublié quelque chose la bas….. FINISHER!

    Retour sur l’Ultra Marin 2019 “Entre soleil et plage” par Benjamin

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