5 ans que Maud Respaud se consacre à la pratique du trail… Et ce après un parcours sportif extrêmement riche. Lisez plutôt ! Toute jeune elle débute avec de la planche à voile, du VTT et du ski. Quand il s’agit d’étudier, elle décide de se consacrer à l’athlétisme sur piste et intégrera ainsi l’équipe de France pour le 100m et le 200m. Passée senior, elle s’adonnera à la distance de monsieur Diagana, le 400m haies, et participera à plusieurs finales aux Championnats de France national 1. Maud change ensuite radicalement de discipline pour intégrer une équipe de raid et participer à des manches de la Coupe du monde et européenne.
Rien d’étonnant à ce que la sportive du team Errea se lance de nouveaux défis donc. En 2016, elle a choisit de gravir la Tour Eiffel en participant à la Verticale de l’EcoTrail de Paris. Une ascension de 279m D+ et 1665 marches. Une course insolite, très loin de nos sentiers battus. Confidences avant la performance.
D’où te viens cette drôle d’idée de gravir la dame de fer en courant ?
J’aime les challenges et les courses assez insolites. L’année dernière j’avais regardé la retransmission à la TV et ça m’a plu. Je marche à l’instinct et aux pulsions. Je me suis simplement dit “pourquoi pas moi ?”. Gravir cette belle tour lumineuse, c’est original et à faire au moins une fois dans sa vie.
Comment te sens-tu à l’approche de ce défi quelque peu extravagant ?
Je suis “mal barrée” ! Je m’étais concocté un bon plan d’entrainement pour préparer cette course très spécifique dans l’effort… Mais je me suis blessée au mollet il y a 1 mois, et j’ai été clouée par la grippe il y a 3 semaines ! Même si tout va mieux, je ne suis pas affutée pour cette ascension. Je pars dans l’inconnu avec un manque d’entrainement spécifique : je vais en baver ! Je suis assez frustrée car je voulais arriver en super forme et réaliser une belle performance, mais là c’est compromis. Je vais faire au mieux !
Apres cette épreuve farfelue, à quoi va ressembler ta saison 2016 ?
C’est un peu le flou artistique. L’an dernier mes objectifs étaient clairs, cette année j’ai déjà du annuler le trail du Ventoux à cause de ma blessure. Néanmoins, j’ai prévu de faire la Restonica début juillet et les Templiers en octobre. Entre les deux, je sais pas encore, ça va se préciser au fur et à mesure.
Comment gères-tu tes entraînements ?
Je suis partante pour tout un tas d’activités sportives. En règle générale même si j’ai l’air de prendre les choses à la légère ce n’est qu’une apparence, je suis assez carrée. Au niveau diététique je fais attention avant la course. Après, je me fais plaisir et je m’accorde une semaine où je me “lâche” car je suis une épicurienne. J’en ai besoin sinon je sature. Ensuite je repars mieux vers d’autres objectifs. Je me fais mes plans perso même si l’année dernière j’avais pris un coach de juillet à décembre. En 2016, je fais cavalière seule mais si j’ai un doute il me donne des conseils.
Peut-on dire que tu fais les choses “au feeling” ?
Mon entrainement est planifié même si je l’adapte en fonction de ma fatigue et mes ressentis. Je fractionne 2 fois par semaine avec un groupe de triathlètes du club de la Grande-Motte : j’adore car on se booste bien. Je fais aussi une séance de PPG hebdomadaire et le weekend c’est sortie trail avec les potes qui envoient bien. On se marre alors c’est moteur ! Enfin j’effectue aussi une sortie VTT ou vélo de route selon l’envie. Et lorsque l’échéance approche, j’affine mon plan pour la compétition.
Quel est ton meilleur souvenir de course et bien sûr… le pire ?
Mon meilleur souvenir c’était en octobre 2015 sur l’intégrale des Causses des templiers. Une première où tout c’est très bien passé, j’ai eu de belles sensations. J’espère en revivre d’autres comme celles-ci. L’avenir me le dira.
Mon pire souvenir ça a été la première partie du relais 68km et 5000+ de l’Echappée Belle fin août 2015. C’était très dur dans l’effort. Il y avait beaucoup de marche dans des blocs et j’avais faite l’erreur de ne pas prendre de bâtons ! Il me tardait d’arriver. Mais j’ai ainsi pu constater que je n’ai pas d’affinité avec les trails où l’on ne peut pas courir. J’aime courir, c’est pour ça que je ne suis pas encore attirée par l’ultra-trail.
Lorsque que tout va de travers, que l’on commence à penser “abandon, terrasse de café, pizza et bière”, où trouves-tu la motivation d’aller de l’avant ?
Je suis une dure à cuire ! Quand ça m’arrive je me dis : “Allez Maud ! C’est un dur moment à passer, serre les dents, ça va passer et tu vas revoir le jour”. J’ai ma fierté d’arriver au bout… Sauf si c’est un problème de santé. A ce moment là il ne faut pas faire la mûle et savoir dire stop à temps. La santé c’est primordial.
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