Nike Ultrafly avis : une révolution trail ou un pari risqué ?
Vous lacez vos chaussures, le sentier s’étend devant vous : un mélange de terre sèche, de cailloux glissants et de racines humides sous un ciel gris de mai. Vous voulez une paire qui pulse, qui propulse chaque foulée, qui ne vous laisse pas tomber quand le terrain devient capricieux. La Nike Ultrafly promet tout ça, avec sa plaque carbone Flyplate et son allure de bolide. Mais est-elle vraiment la game-changer que Nike annonce, ou juste une belle promesse à 250 € ? On va plonger dans ce qu’elle a dans le ventre, tester ses forces, ses limites, et voir si elle peut devenir votre alliée sur les sentiers. Parce que choisir une chaussure de trail, c’est un peu comme choisir un compagnon de route : il faut qu’elle soit à la hauteur de vos ambitions.
Pourquoi la Nike Ultrafly fait tourner les têtes ?
Imaginez-vous sur un sentier roulant, celui qui serpente dans les collines du Beaujolais, avec cette odeur de pin et de terre fraîche après une pluie légère. Vos jambes tournent, votre foulée s’allonge, et chaque pas semble vous pousser en avant, presque sans effort. C’est ce que la Nike Ultrafly veut offrir : une expérience de trail rapide, dynamique, presque euphorique. Avec sa plaque carbone Flyplate, sa mousse ZoomX, et sa semelle Vibram Megagrip, elle se positionne comme une chaussure pour ceux qui veulent aller vite, sur des distances de 30 à 70 km, sans sacrifier le confort. Mais attention, elle ne joue pas dans la cour des polyvalentes. Elle a un caractère bien trempé, et c’est ce qui la rend si intrigante.
Ce qui frappe d’abord, c’est l’ambition de Nike. Intégrer une plaque carbone dans une chaussure de trail, c’est un pari audacieux, inspiré des stars de la route comme les Vaporfly. Mais le trail, avec ses terrains imprévisibles, n’est pas la route. Est-ce que cette technologie tient la route sur des sentiers boueux ou caillouteux ? Pas si vite. On va décortiquer chaque aspect pour voir si cette chaussure est faite pour vous, ou si elle risque de vous laisser sur le bord du chemin.
Plaque carbone Flyplate : un turbo pour vos foulées ?
Parlons d’abord de ce qui fait jaser : la plaque carbone Flyplate. Si vous avez déjà couru avec des chaussures de route à plaque carbone, vous savez ce frisson : cette sensation de rebond, comme si chaque pas vous propulsait un peu plus loin. Nike a voulu transposer ça au trail, et le résultat est… disons, surprenant. La Flyplate, coincée entre deux couches de mousse, donne un effet de levier qui allonge votre foulée sur les sentiers roulants. Vous savez, ces chemins larges où vous pouvez laisser filer vos jambes, comme sur les plateaux du Vercors. Là, la Ultrafly brille : elle vous donne envie d’accélérer, de pousser, de sentir le vent.
Mais, soyons honnêtes, le trail, c’est rarement une autoroute. Sur des sentiers techniques, avec des rochers ou des racines, la plaque carbone peut sembler un peu raide, moins intuitive. C’est comme conduire une voiture de course sur un chemin de gravier : ça va vite, mais ça demande de l’attention. Nombreux sont ceux qui, sur des forums comme Runnea, notent que cette chaussure excelle sur des trails de 30 à 50 km, mais peut fatiguer sur des ultra-trails ou des terrains très accidentés. Si vous cherchez une chaussure pour sprinter ou pour des courses nerveuses, elle est dans son élément. Sinon, vous pourriez trouver qu’elle manque un peu de souplesse.
ZoomX : un nuage qui ne s’endort pas
Bon. Disons-le autrement. Ce qui fait la magie de la Nike Ultrafly, c’est aussi sa mousse ZoomX. Vous avez déjà couru sur une chaussure qui donne l’impression de marcher sur un coussin, mais sans vous alourdir ? C’est ça, ZoomX. Cette mousse, légère et réactive, absorbe les chocs tout en renvoyant une énergie qui donne envie d’enchaîner les kilomètres. Sur un trail de 40 km, quand vos jambes commencent à peser et que chaque caillou vous rappelle vos limites, cette mousse fait la différence. Elle amortit, elle propulse, elle vous garde dans le flow.
Mais il y a un mais. La ZoomX, bien qu’incroyable, n’est pas aussi ferme que certaines mousses concurrentes, comme l’EVA de Hoka. Sur des descentes abruptes, où vous avez besoin d’une stabilité béton, elle peut sembler un peu trop souple. C’est comme porter un matelas moelleux : super confortable, mais pas toujours idéal pour garder l’équilibre sur un pierrier. Cela dit, pour des sentiers roulants ou des trails mixtes (chemins et portions de route), elle est redoutable. Vous sentez vos pieds protégés, vos articulations ménagées, et votre foulée reste fluide, même après 30 km.
Vibram Megagrip : accroche ou faux pas ?
Tiens, on y pense rarement, mais une chaussure de trail, c’est d’abord une semelle qui vous garde sur le sentier. La Vibram Megagrip de la Ultrafly, avec sa technologie Litebase pour réduire le poids, est un atout majeur. Les crampons, de 3 mm, mordent bien sur les terrains secs ou légèrement humides. Imaginez un sentier forestier en automne, avec des feuilles mouillées et une fine couche de boue. Là, la Megagrip fait le job : elle accroche, elle stabilise, elle vous donne confiance. Les coureurs sur des événements comme l’UTMB ou le Trail des Aiguilles Rouges louent cette semelle pour sa fiabilité sur des surfaces variées.
Mais… pas tout à fait. Ces crampons de 3 mm, c’est un peu juste pour la boue profonde ou les terrains très techniques. Si vous courez dans les Vosges après une grosse pluie, où la boue aspire vos chaussures comme un marécage, vous risquez de glisser. Ce n’est pas une catastrophe, mais comparée à une Salomon Speedcross avec ses crampons de 5 mm, la Ultrafly montre ses limites. Et puis, il y a ce détail qui revient souvent : les lacets. Ils glissent, même avec un double nœud. Frustrant, non ? Pour une chaussure à 250 €, on aurait aimé un système plus fiable, comme une languette de rangement ou des lacets texturés.
Vaporweave : légère comme une plume, mais assez robuste ?
Courir en trail, c’est exposer vos pieds à des branches, des cailloux, des flaques. La tige Vaporweave de la Nike Ultrafly est un pari : ultra-légère, respirante, presque comme une chaussette high-tech. Vous savez, ce moment en été où vos pieds ont besoin d’air, où vous sentez la chaleur monter ? Cette tige laisse vos pieds respirer, tout en restant suffisamment robuste pour ne pas se déchirer au premier accroc. Sur un trail dans le Luberon, sous un soleil de plomb, c’est un vrai plus.

Mais, disons-le franchement, elle n’est pas la plus protectrice. Si vous heurtez un rocher ou une racine, vous sentirez le choc plus qu’avec une chaussure renforcée comme une Hoka Tecton X. La Vaporweave privilégie la légèreté (273 g, c’est impressionnant pour une chaussure de trail), mais au détriment de la protection. Et ce problème de lacets, encore une fois… Pas de panique, un bon nœud de coureur ou des lacets alternatifs peut régler ça. Mais pour le prix, on aurait aimé que Nike y pense avant nous.
Ultrafly face à la concurrence : un vrai bolide ?
Bon. Parlons concurrence, parce que choisir une chaussure de trail, c’est un peu comme naviguer dans un marché bondé. La Nike Ultrafly se frotte à des poids lourds comme la Hoka Tecton X ou la Saucony Endorphin Edge, toutes deux équipées de plaques carbone. La Hoka est plus stable sur terrains techniques, avec une semelle plus agressive, mais elle pèse un peu plus (290 g). La Saucony, elle, mise sur un amorti plus ferme, idéal pour les ultra-trails, mais moins réactif que le ZoomX. La Ultrafly, avec son poids plume et son dynamisme, se démarque sur les sentiers roulants et les courses rapides.
Ce qui surprend, c’est sa stabilité. Grâce à une “base plate” au talon, Nike a réussi à dompter l’instabilité souvent reprochée aux plaques carbone. Sur un trail de 40 km, où vous alternez sentiers et chemins gravel, elle donne une sensation de contrôle rare pour une chaussure si légère. Mais à 250 €, elle fait réfléchir. Comparée à une Pegasus Trail 5, moins chère et plus polyvalente, elle demande un vrai choix : performance pure ou compromis confort/terrain ?
À qui s’adresse la Nike Ultrafly ? Sprinteurs ou endurants ?
C’est là que tout se joue. La Nike Ultrafly n’est pas pour tout le monde, et c’est assumé. Si vous aimez les trails rapides, les courses de 20 à 50 km où vous pouvez lâcher les chevaux, elle est faite pour vous. Son plaque carbone et sa ZoomX vous donnent un boost, comme si vous couriez avec une petite fusée sous les pieds. Pour les coureurs intermédiaires, qui veulent progresser sans viser l’élite, elle offre un bon équilibre entre confort et performance. Mais si vous débutez ou si vous cherchez une chaussure pour des ultra-trails de 100 km, elle risque de manquer de robustesse ou de grip sur terrains très techniques.
Un conseil ? Essayez-la en magasin. La Ultrafly taille un peu petit, alors prenez une demi-pointure au-dessus si vous avez les pieds larges. Et pensez à vos terrains favoris. Si vous courez sur des sentiers roulants, comme ceux des Causses ou du Jura, elle vous fera vibrer. Sur des pierriers ou des boues profondes, vous pourriez vouloir une alternative plus agressive. C’est une chaussure qui demande de savoir ce que vous voulez.
250 € : un prix qui vaut le coup ?
Tiens, parlons franchement. À 250 €, la Nike Ultrafly n’est pas donnée. C’est un investissement, comme s’acheter un vélo haut de gamme ou un billet pour un trail mythique. Mais est-ce justifié ? La plaque carbone, la ZoomX, et la Vibram Megagrip sont des technologies premium, et la légèreté (273 g) est un atout rare. Pourtant, des détails comme les lacets glissants ou la tige peu protectrice laissent un goût d’inachevé. On aimerait aussi plus de données sur la durabilité. Certains coureurs estiment qu’elle tient 400 à 500 km, mais pour ce prix, on espère plus.
Cela dit, si vous visez des courses compétitives, comme un 50 km avec du dénivelé modéré, elle peut faire la différence. Comparez avec une Hoka Tecton X (environ 230 €) ou une Saucony Endorphin Edge (220 €) : la Ultrafly se défend, mais elle demande d’accepter ses limites. Si votre budget est serré, une Pegasus Trail pourrait être un choix plus sage.
Et maintenant, vous enfilez la Nike Ultrafly ?
On arrive au bout du chemin. La Nike Ultrafly est une chaussure qui ne fait pas dans la demi-mesure. Avec sa plaque carbone Flyplate, sa mousse ZoomX, et sa semelle Vibram Megagrip, elle vous pousse à courir vite, à sentir chaque foulée comme un défi relevé. Elle brille sur les sentiers roulants, les trails de 30 à 70 km, où son dynamisme fait des merveilles. Mais sur terrains techniques ou pour des ultra-trails, elle montre ses limites, et son prix (250 €) peut faire hésiter.
Alors, est-elle faite pour vous ? Demandez-vous ce qui vous fait vibrer. Une chaussure qui donne des ailes sur des trails rapides ? Ou une compagne polyvalente pour tous les terrains ? Prenez le temps d’essayer, de comparer, et peut-être de partager vos impressions avec d’autres traileurs. Parce que, au fond, le trail, c’est ça : courir, tester, et trouver la chaussure qui transforme chaque sentier en aventure.
