TEST – Le retour au banc d’essais, de la « Lone Peak 4 » de chez Altra. – Wondertrail

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    « Pas de drop, du dynamisme et de l’accroche »

    La Lone Peak 4 avait déjà été testée par nos équipes de Wondertrail (voir le TEST, par Laurent Desmet). L’essai avait alors été effectué sur des sorties courtes et rapides, où le dynamisme de la chaussure n’est plus à prouver. J’ai donc choisi de l’essayer sur une distance un peu plus longue et plus typée montagne.

    Cela fût chose faite sur l’Astragale, une des courses de l’Hivernale des Templiers, trail organisé à Millau dans la région des Grandes Causses. Une chaussure zéro drop sur un trail long, l’expérience valait bien d’être tentée. Je n’avais couru jusque-là qu’avec des chaussures accusant un drop de 9 mm et étais curieux de savoir comment j’allais réagir.

    Ma foulée plutôt universelle allait sans doute être contrariée par l’attaque médio-pied nécessaire pour l’utilisation d’une des dernières nées d’Altra, dans le domaine du trail running.

    Fiche technique

    • Catégorie : universelle
    • Terrain : trail toute distance
    • Empeigne en mesh : maillage Rip-Stop, protection et robustesse
    • Système StoneGuardTM : protection contre cailloux et racines
    • Semelle interne amovible : hygiène
    • Semelle extérieure : en MaxTracTM chevronnée avec un design TrailClawTM, pour plus de traction et d’accroche
    • Semelle intermédiaire double EVA et A-Bound : amorti et retour d’énergie
    • Épaisseur de la semelle : 25 mm
    • Plateforme ZéroDropTM : 0 mm
    • FootShapeTM Toe Box : avant-pied large pour la stabilité et le confort
    • Système Gaiter TrapTM : fixation en 4 points pour les guêtres
    • Poids : 324g en 44,5 / 250g en 38
    • Couleurs hommes : Bleu/Noir ou Gris/Orange ou Jaune/Gris
    • Couleurs femmes : Gris/Violet ou Bleu/Gris
    • Prix : 140€

    Première impressions

    Lorsque j’ouvre la boîte des chaussures, que je reçois avant la course, je suis immédiatement attiré par la couleur jaune fluo et du profil de la montagne dessinée sur le côté des Lone Peak 4.

    La ligne de la semelle m’intrigue un peu. La voilà donc la fameuse chaussure ZeroDropTM de la marque américaine qui donne à la chaussure une certaine allure.

    « Je suis un peu inquiet quand même car pour moi le challenge est de taille. »

    En effet, c’est la première fois que je cours avec des chaussures neuves de surcroît dont le drop est de zéro mm. Les souvenirs de mes lectures sur ce type de semelles et celles sur les coureurs minimalistes me reviennent à l’esprit. Je regarde de nouveau la semelle et suis un peu rassuré par son épaisseur (25 mm) ; il y a quand même de l’amorti. Courir un trail de 65 km en « sandales » ; je ne suis pas encore prêt pour ce type de challenge.

    La marque Altra garantit quand même que ce type de chaussures contribuerait à un équilibre naturel, un bon alignement du corps et à renforcer mollets et tendons d’Achille.

    « La crainte de la blessure me traverse l’esprit, mais je reste motivé. »

    Je remarque également la forme de plus grandes largeurs sur le devant du pied, par rapport aux autres chaussures que j’ai déjà utilisé. Il s’agit de la ToeBoxTM, une autre caractéristique des chaussures de la marque. Ce profil particulier de la chaussure doit permettre au pied de prendre sa place naturellement et d’être moins compressé que dans les chaussures classiques pour gagner en stabilité et en confort. Comme je pars courir un trail sur des chemins accidentés, et compte tenu de la météo du jour, je retourne immédiatement la chaussure pour regarder les crampons. Je suis agréablement surpris et séduit par leur disposition en chevrons et l’empreinte jaune fluo qui semble dessiner le squelette du pied telle une radiographie.

    Le laçage et la languette me paraissent corrects. Je remarque alors quatre points d’attache : une boucle sur le devant, un scratch derrière et deux passants sur le côté. Ils sont discrets, (la marque soigne le design) mais pratiques pour fixer des guêtres permettant de parer aux terrains boueux, voire sablonneux. Le mesh gris sur le dessus de la chaussure me paraît souple et résistant. J’ai donc hâte de vérifier tous ces points sur le terrain.

    En pratique

    Les conditions du test :

    • Parcours : l’Astragale ; de La Couvertoirade, cité Templière, au village de Roquefort où est produit et affiné le fameux fromage
    • Date : dimanche 2 décembre 2018
    • Distance : 64,5 km
    • Dénivelé : 2107 m
    • Météo : Pluie et vent, température : 5°C le matin à 11°C l’après-midi
    • Terrain : Chemins en terre, quelques montées franches, descentes techniques, single tracks, dévers, boue, cailloux, racines, feuilles, …
    • Durée : 9 h20
    • État des chaussures : neuves
    • Poids du testeur : 75 kg
    • Taille du coureur : 187 cm
    • Âge : 51 ans
    • Pointure : 45 (12 en taille américaine)

    « La course commence dans la nuit, par le petit tour d’une cité médiévale. »

    Le terrain est constitué de portions de route et de pierres pavées assez larges. Cela me permet de m’échauffer et d’essayer de m’adapter à ma nouvelle foulée. Je sens tout de suite, lorsque je prends mes appuis, que l’attaque du pied se fait par le milieu de celui-ci et non par le talon.

    Au bout de quelques kilomètres, on emprunte les premiers « singles ». Le terrain est un peu gras, la chaussure accroche. Peu habitué, je reprends de temps à autre mon ancienne foulée (attaque par le talon) mais j’essaye de continuer la course avec une foulée plus portée vers l’avant. Vais-je tenir longtemps comme cela ? Je sens venir la crainte de la blessure au mollet ou au tendon. Celle-ci est dissipée lorsque nous reprenons au petit jour des sentiers plus larges, je ne ressens aucune douleur mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir (environ 50 km). Je suis surpris de la légèreté de la chaussure. Celle-ci reste étanche mais il ne pleut pas des trombes d’eau.

    Les premières difficultés de terrains surviennent. J’enchaîne les sentiers larges et étroits, parsemés de débris avec des cailloux de toutes tailles recouverts de mousse. La chaussure tient bien, l’accroche est bonne.

    Je commence à ressentir l’avantage d’avoir les orteils plus écartés que dans une chaussure normale. Cela me donne plus de stabilité. Le confort est là et les pieds sont bien protégés par les pare pierres.

    Première grosse descente boueuse, je m’accroche aux branches ; l’orientation des crampons me permet de tenir. Je glisse moins ; ça passe. J’attaque maintenant des monotraces en dévers, à travers les buissons et les arbres, le long des falaises calcaires. Les pieds sont comme incrustés dans le sol, grâce à l’efficacité de la semelle et je peux relancer sans problème.

    Au bout des deux tiers de la course, j’ai mal aux jambes mais cela n’est pas dû aux chaussures ; simplement la fatigue. Il reste encore deux montées franches et donc deux descentes un peu techniques, toujours dans la boue, les amas de feuilles rendus glissants, les cailloux et les racines. J’ai maintenant plus confiance dans ma paire de Lone Peak 4. Il faut quand même rester vigilant pour arriver à bon port. Quelques portions de bitume bien encaissées par l’amorti de la chaussure et c’est l’arrivée après une dernière petite montée.

    9 h 20 de course, je ne ressens aucune douleur aux pieds, ni aux tendons ni aux mollets. Les chaussures ont bien résisté et le coureur aussi.

    En détail

    La technologie ZeroDropTM assure une course plus dynamique sur les sentiers et chemins mêmes techniques grâce à une attaque du sol « médio-pied ». Ce type de foulée permet ainsi de réduire les chocs avec le talon et de renforcer les tendons d’Achille et les mollets qui sont plus sollicités mais elle est aussi assez exigeante physiquement.

    «Rappelons à ce sujet, que le drop d’une chaussure est la différence de hauteur entre le talon et l’avant du pied. »

    Avec la technologie ZeroDropTM des chaussures d’Altra, le talon est maintenu à la même distance du sol que l’avant du pied. Le dessin des crampons de la semelle extérieure en MaxTracTM permet une réelle accroche et plus de traction sur les sentiers glissants et en dévers.

    La stabilité est vraiment renforcée par la technologie FootShapeTM Toe Box qui redonne aux pieds leur place dans la chaussure et ne les comprimant pas outre mesure. La sensation de confort est alors vraiment accentuée. L’amorti, garanti par l’épaisseur de la semelle (25 mm), fournit un confort relatif pour un coureur de ma taille et de mon poids. Le mesh a bien supporté les conditions de course et le pied est resté bien protégé.

    En conclusion

    Toutes mes craintes ont été effacées lors de ce test. Courir en ZeroDropTM nécessite certes de l’apprentissage pour un traileur n’ayant jamais utilisé cette technologie mais cela reste tout à fait possible sur des trails de n’importe quel format.

    La semelle ZeroDropTM apporte une foulée plus dynamique, ce qui peut constituer un gain de temps sur des trails plus courts. On se rapproche ainsi d’une foulée plus naturelle.

    Le fait d’avoir un avant-pied plus large provoque une sensation de confort et de stabilité, un avantage non négligeable sur des distances plus longues. La légèreté de la chaussure est une autre de ses caractéristiques. L’accroche de la semelle permet aussi d’évoluer en toute sécurité.

    « La Lone Peak 4 est donc la partenaire idéale pour les traileurs à la recherche de stabilité, d’accroche et de dynamisme et d’une foulée plus naturelle».

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