Un ultra sur les pas du diable! – Wondertrail

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L’Ultra Pas du Diable! 120km et 6500m D+

Laurent DESMET coureur averti de trail était à la recherche d’une première expérience en Ultra, une première expérience au delà des 80km. Et pour aller au delà de ses limites, franchir un cap, qui de mieux que le diable pour vous accompagner. C’est ainsi que Laurent s’est engagé sur l’Ultra Pas du Diable et ses 120km. C’est avec plaisir que nous vous faisons partager ici cette aventure au travers de son compte rendu de course.

Voilà un nom d’ultra qui sonnait bien à mes oreilles. Une course pendant les vacances scolaires, pour moi le prof d’EPS ça tombe super bien. La décision est prise, ce sera un trail en famille ! Et nous voilà donc arrivés à Saint Jean du Bruel en ce mois d’avril dans un petit mobile home au camping de la Dourbie pour fêter mes 41 ans !!!

On va passer une belle semaine à se balader et faire le repérage des différents points de ravitaillements pour que mon assistance et moi soyons un peu plus serein le jour de la course. Le vendredi, je vais chercher mon dossard et assister à la conférence organisée par Ludovic Collet. Je décide de ne pas trop tarder pour rentrer, car j’ai encore quelques préparatifs à faire et je veux manger tôt pour espérer me coucher de bonne heure. Finalement je vais au lit à 23h15 et mon réveil est programmé à 2h25…

Roc de la Lune 2015 Laurent F 064

Il est bientôt 4h00, nous descendons sur la ligne de départ où règne une ambiance entre excitation et appréhension. Les fumigènes sont allumés, nous voilà partis sous la pluie! Dès le départ je me glisse dans le groupe de tête.

Dans les premiers kilomètres le décor est planté, nous devons nous transformer en sanglier car c’est bien dans leurs traces que nous allons vagabonder des heures durant! Tout se passe bien et nous arrivons assez rapidement au premier ravito « Oeil de Boeuf »… Bon il ne me faut même pas une seconde pour me dire que j’ai bien assez sur moi pour continuer sans accélérer. Je suis dans les 10 premiers et seulement 2 ou 3 personnes me doublent avant d’arriver au deuxième ravito « Trêves », au kilomètre 19… Je ne pourrais vraiment pas dire le nombre de cours d’eau, de petits ruisseaux, de coulées que nous avons dû franchir !!!

Paysages Steph Running (1)Je continue mon petit bonhomme de chemin un peu tout seul et apparemment toujours dans les 15 premiers. Nous passons dans une grotte que nous devons franchir en mode spéléo…. Avec les chaussures mouillées c’est quand même assez tendu malgré les cordes et les quelques échelles installées pour notre sécurité!

Nous passons au dessus de la Dourbie qui gronde en dessous de nous. En même temps avec toute la pluie qui nous est tombée dessus c’est plus que normal. Les kilomètres défilent et la végétation est magnifique. Je passe au travers de l’abîme de Bramabiau dans un vacarme dantesque… Peut être qu’il n’est pas si loin ce diable, finalement. Un vrai moment de bonheur l’ambiance créée par les roches et la rivière qui déverse ses litres d’eau, est…. Impressionnante !!!

Marine Ravito Dourbies (1)Je ne pense plus qu’à une chose « arriver au quatrième ravito Camprieu », au kilomètre 43. Je rêve de changer de chaussettes, de slip, de tee shirt et enlever mes mitaines pour mettre des gants car nous allons commencer à attaquer les points les plus hauts. Petite présence d’esprit, je calcule mon heure d’arrivée approximative à ce ravitaillement et je me rends vite compte que j’ai une heure d’avance sur le temps que j’avais annoncé à mon équipe !!! Pas de problèmes, nous sommes au 21e siècle et dans le matériel obligatoire nous avons un téléphone. Mais il devait forcément y avoir un bug. Pas de réseau et ce malgré mes nombreuses tentatives que ce soit en haut des côtes ou en passant enfin dans un village. Rien de chez rien !!! Il n’y a plus qu’a espérer que ma femme avec mes trois filles aient autant d’avance que moi sur le programme. Loupé ! Je me désaltère vite un peu perturbé, voir même perdu…

Je repars trempé, avec mes pieds qui macèrent dans mes chaussettes et le vent froid qui fait une apparition vraiment remarqué et surtout ressenti vers la base de vie du cinquième ravitaillement « Dourbies », au kilomètre 61. Ma femme est venue à ma rencontre avec ma grande, j’ai la banane. Là je me rends compte du barda que ma femme et mes filles trimballent pour moi. Mais bon pas le temps de compatir je change comme prévu mon slip. J’abandonne ma frontale et la batterie de rechange en demandant à mon petit staff de penser à recharger l’accu dans la voiture.

Marine Photo couverture (7)Me voilà reparti. Je sais que je vais vous faire sourire mais avec la fatigue, les racines et les branchages tombés au sol, ont des formes qui me font penser à…. des serpents et du coup je peux vous dire que j’en ai vu un bon paquet jusqu’à ce que la nuit les fasse disparaître! Je vais arriver au ravito six « Les Laupies », au kilomètre 70 et me régaler avec ma salade de riz complet, avec les cœurs de palmiers, les dès de jambon et le maïs…. Mais à peine arrivé au porte du village, ma grande fille Marine venue à ma rencontre pour m’encourager et faire quelques photos me crie « Maman à oublié la salade de riz dans le frigo !!! ». C’est quand même ballot. J’ai le droit à un des sandwichs de mes filles : pain de mie, jambon et kiri ! C’est la fête…. Bon je ne suis de toute façon pas là pour jouer à top chef !

Paysages Steph Running (3)

Il faut déjà repartir, entre pluie et sentiers, je continue d’avancer, bientôt le dixième ravito « Croix Saint Guérite », au kilomètre 105. Je sais que ma dream team doit y être… Oups… Je ne reconnais pas le lieu où est placé le ravito. Il ne correspond pas à l’endroit où on l’avait situé lors de repérage du début de semaine. Pas de voiture familiale… pas de petite famille à l’intérieur…. Tant pis, je me restaure. Puis, je lève la tête et vois le ciel qui commence à bien s’assombrir… Je calcule l’heure qu’il peut être et je me rends compte qu’il va faire bientôt nuit, sauf que c’est ma femme qui a ma frontale. Je regarde mon téléphone, car avec sa torche je pourrais bien me débrouiller sur la fin de parcours avant le ravito… pas mieux, la batterie est complètement vide ! Une seule solution, accélérer le pas pour atteindre la base de vie avant qu’il ne fasse noir !!!

Et bien que la nuit commence à tomber j’ai de la chance car nous sommes dans un environnement sans arbres, c’est complétement dégagé. A part au sol bien sur, où il faut vraiment que je me concentre pour distinguer quelque chose.

Ultra Pas du DiableMais ma chance n’allait malheureusement pas durer car au kilomètre 111, le chemin entre dans la forêt dans une obscurité totale. Mon GPS m’indique 2 km à faire en descente…. Là c’est la grosse tuile. J’attends patiemment derrière des arbres pour être à l’abri du vent qu’un coureur du 120 ou du 60 passe. C’est bon en voilà un. Je le stoppe et lui dis que je n’ai plus de frontale et lui demande gentiment si je peux le suivre pour traverser cette satanée forêt et retrouver ensuite de la lumière.

Ultra Pas du DiableIl accepte et au moment de repartir il me demande sur quelle course je suis et là je fais une grosse boulette, je lui dis que je suis sur le 120… il me dit « moi aussi !!! »…. Il repart et pas vraiment doucement. Bon ok, je n’ai rien a dire je dois assumer et serrer les dents mais avec un décalage de 1 ou 2 mètres je n’arrive plus à anticiper les trous, les racines, les pierres, les branches…. Du coup c’est la gamelle. Je tombe en faisant tout de même pas mal de bruit et en pestant contre moi même assez fort et au moment où je relève la tête il est déjà loin. Bon je sais que je n’en suis pas très loin du sentier… Les minutes défilent et personne n’arrive… Si, là, une loupiote se rapproche. J’appelle, on me répond. J’explique que je n’ai pas de lumière. Il me répond «pas de problème, je vais t’y amener !!! » Cool !

Et en effet il me conduit jusqu’au ravito « Le Prat », au kilomètre 113. Là je retrouve ma femme et mes filles. Je mets mes gants et m’équipe de ma frontale. Au passage je demande à ma femme si elle a bien pensé à charger la batterie et elle me confirme qu’il y avait bien les 3 barres vertes. Elle me tend ma batterie de rechange mais je ne la prends pas car il me reste environ 8 km, donc faisable en moins de 2h quand même! Je repars, au taquet. Je force un peu car je sais qu’après il ne devrait rester plus qu’une seule difficulté. Arrivé en haut ma lampe clignote…. Ce n’est pas bon signe…. J’accélère comme je peux. La puissance de ma lampe s’affaiblit de plus en plus, je suis obligé dans la descente, de ralentir pour tenter d’arriver en un seul morceau.

Au moment d’arriver sur le macadam, nous sommes rejoins par un autre coureur qui s’éclaire avec son tél car plus de batterie dans sa frontale alors qu’il venait de passer sa lampe de rechange à un autre participant du 120 km! Tout naturellement nous termineront les dernières centaines de mètres ensemble. En arrivant je retrouve ma tribu ma femme, Caroline, et mes trois filles, Marine (la photographe), Océane et Mélia. Elles sont à mes côtés pour finir avec mes partenaires de galère. J’apprends au passage le nom de mon sauveur, Philippe Labbe. C’est dingue il porte le même prénom que mon grand frère…

Un immense bravo à Carole et Loulou pour cette organisation exceptionnelle. Mais aussi et surtout à tous les bénévoles qui ont bravés les conditions climatiques tout en restant chaleureux, accueillant et même souvent prévenant pour faire en sorte que cet ultra reste une fête. Bien évidemment un tonnerre d’applaudissements à ma petite tribu qui m’a soutenu jusqu’au bout de la nuit.

Merci à mes partenaires : mielTonia, Performax, OneGel, Craft, Hoka One One, Data Vitae, le magasin Foul&es de Paris 12ème

Félicitation à Laurent (et à sa famille) pour ce premier Ultra, bouclé en 19h11 avec une belle 19e place sur cette magnifique épreuve (1ere course du circuit l’Ultra Mountain National Tour UMNT) organisée avec brio par Carole et Loulou. La Wonderteam.

Compte rendu et photos par Laurent DESMET.

Photos Orga Ultra Pas du Diable.

Un ultra sur les pas du diable!

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