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« Lorsque John passionné de sport nous a annoncé qu’il retentait pour une seconde fois le 100Km de Millau, course exclusivement sur route, la rédaction de Wondertrail a voulu vous faire partager son aventure. Le 100 km de Millau est une épreuve de course à pied sur route goudronnée appartenant à la famille du grand-fond. C’est le plus vieux 100 kilomètres français ; il se dispute à Millau tous les derniers samedis du mois de septembre depuis 1972″.
Le samedi 30 septembre 2017 avait lieu les mythiques et tant redoutés 100Km de Millau. Sur les routes bitumées de cette charmante région c’est près de 2000 participants qui se sont réunis dans le parc des victoires. Le marathon et les 100 km se déroulent en même temps. Après avoir déjà réalisé cette course il y a 2 ans me voilà de nouveau sur la ligne de départ mais cette fois accompagné de mon collègue Christophe. Malgré une préparation tronquée par les vacances et la reprise à la rentrée de septembre, nous sommes confiants. Seul le temps, très nuageux nous inquiète. Sur la ligne de départ, nous sommes pourtant prêts à affronter les kilomètres. Le départ est donné cette année par la ministre des sports en personne, j’ai nommé Laura FLessel.
Cette course particulière déjà par ce chiffre impressionnant de 100 présente une autre particularité avec la possibilité d’avoir un accompagnateur vélo gérant la partie logistique de son coureur pendant la course. C’est Anthony et Rémi qui joueront cette année les accompagnateurs aux grands cœurs. Les premiers kilomètres permettent de rechercher le rythme prévu des 10 à 11 km/h. L’ambiance est bonne et tout le monde est très motivé et surtout concentré afin de ne pas gâcher son énergie.
Arrivé au 7ème kilomètres, nous retrouvons les accompagnateurs vélos positionnés un peu plus loin du départ afin de fluidifier celui-ci. C’est à ce moment que les premières gouttes d’eau tombées du ciel font leurs apparitions. Les conditions ne sont pas les meilleurs mais préférables à un soleil de plomb. Les différents ravitaillements nous permettent de faire le plein en énergies et de vérifier si nous sommes dans notre allure. Christophe qui n’arrête pas de boire par rapport à moi est contraint très régulièrement de faire des pauses aux petits coins. Je me rends compte du coup que je ne bois pas assez.
La pluie redouble d’intensité et nous sommes contraints de mettre une couche supplémentaire afin de se préserver du froid car la course va être encore longue. Nous voilà déjà sur le retour vers Millau et la fin du marathon. Je ne me sens pas aussi bien que deux ans avant mais je compte sur Christophe pour me tirer si cela venait à se compliquer. Je l’informe qu’une fois franchit la ligne du marathon la course commence réellement et nous sommes déjà à 4h00 de course.
Les premières difficultés font leurs apparitions. Afin de passer sous le célèbre pont de Millau, une jolie petite côte se dresse devant nous. Pas forcément très raide mais longue et après plus de 4 heures de course elle ne passe pas aussi bien que pendant un footing. Cependant nous franchissons le kilomètre 50 sans avoir relâcher le rythme. Je préviens Christophe que la grande difficulté du parcours approche, une montée de 10km qui en sèche plus d’un. Étonnamment nous passons plutôt bien ce premier obstacle en préservant nos forces en appliquant une technique type fractionné (2 minutes course – 2 minutes marche), l’arrivée en haut de cette côte n’annonce rien de bon. La descente vers St Afrique s’annonce longue, casse patte et mangeuse d’énergie. Sur plus de 7 kilomètres, c’est une descente régulière, sinueuse et infinie. L’arrivée dans la ville est vécue comme une récompense avec un ravitaillement qui arrive à temps. Nous profitons de cet arrêt en intérieur pour changer de vêtements et repartir au sec. Nous avons parcouru 70 km et déjà utilisé pas mal de force et les 30 derniers kilomètres s’annoncent long.
Nous voilà reparti à l’assaut de cette descente qui devient côte, une de nos dernières difficultés. Nous reprenons notre technique de fractionné mais cela devient de plus en plus pénible. Les coureurs autour de nous sont dans le même état et que dire de ceux que nous croisons dans l’autre sens. La fin de cette côte annonce le retour vers Millau, il reste 20 km mais ceux-ci vont être long, très longs. Dire que face à moi j’ai 10 km de descente et que cela est difficile. Dur à entendre quand on pense qu’il ne suffit que de lever les pieds. C’est un peu plus loin que Christophe décide de ne pas s’arrêter au ravitaillement contrairement à moi. Il ne pouvait pas s’arrêter pour cause de ne pouvoir repartir, il préférait rester sur son petit rythme et clore cette course au plus vite.
Mon moral prend un double coup dur, voir mon collègue partir au loin et être impuissant ; regarder ma montre et me dire que mon temps de 10h45 réalisé il y a deux ans ne sera pas battu. Le mental joue un grand rôle dans ces moment-là et j’aurai besoin de travailler dessus dans l’avenir. Je me laisse glisser jusqu’à Millau sans vie, sans goût de l’effort, sans énergie. Je fais pourtant le maximum pour mon accompagnateur qui est sur le vélo depuis plus de 11h. La nuit est déjà tombée et cela ne va pas aider.
Les lumières de la ville approchent mais cela ne me remonte pas le moral. Encore quelques kilomètres et je serai une nouvelle fois « finisher» des 100 kilomètres de Millau. Après les derniers encouragements de mes accompagnateurs me voilà dans le parc des victoires où la ligne d’arrivée est à portée de vue. C’est incroyable comme l’énergie revient à ce moment-là.
Je franchis la ligne en 11h38, heureux de voir Christophe et son accompagnateur m’accueillir à l’arrivée malgré son arrivée 30 minutes plus tôt. Maintenant place à la récupération et je peux dire que j’ai une nouvelle fois relevé le défi.
Texte et photos de John Delhaye
Résultats scratch
- BELLANCA Jerome 07:04:01
- CHARTOIRE Fabien 07:09:03
- GAZULLA Cédric 07:16:14
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