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Samedi 5 aout, avait lieu à Larrau, un trail de montagne au coeur du Pays Basque, partant de ce petit village typique de 196 habitants fiers de leur culture. Le Xibero, pour sa 3e édition a changé de format en devenant un « Marathon Trail » de 2800m de D+ tout de même (les deux premières éditions affichaient un parcours de 32K). Mais il y avait également le « petit », un trail court et une marche empruntant le même parcours : 13 km pour 700 m de dénivelé positif.
Arrivé la veille au soir, nous avons pu admirer un panorama magnifique, avec un temps splendide et dégagé et des grosses températures. Comme bien souvent en Euskadi (Pays Basque) les dossards sont récupérés au trinquet du village. Le trinquet étant une aire de sport fermée pour jouer à la pelote Basque que l’on retrouve dans tous les villages du sud-ouest.
On se gare dans un champ prêté par un agriculteur pour l’occasion, pour aller récupérer notre dossard avec la traditionnelle poche cadeau. A l’intérieur on y trouve un bon de réduction du partenaire, un bandeau (bah oui…il fait chaud au Pays Basque), une bière brassée au Pays Basque évidement, ainsi qu’une boite de pâté venant d’un producteur local bien-sur.
6h45 du matin, après une nuit de 2h seulement, nous nous retrouvons tous devant la ligne de départ. Ca grouille de monde, le temps n’est pas avec nous. Complètement différent de la veille : brouillard épais, voir « purée de pois ». On nous annonce que le Pic d’Orhi (2017m d’altitude) est dégagé. Les consignes sont données en Français, mais bien-sûr aussi en Euskara (c’est la langue des Basques).
7h le décompte est donné en Basque…… C’est parti pour 42km ! Après quelques kilomètres de descente, un début très roulant, nous attaquons 15km de montée par une côte rocheuse de 350 mètres de dénivelé pour arriver à la fameuse passerelle d’Holzarte. Pont suspendu surplombant les gorges d’Olhadubi de 180 m, la vue est magnifique.
Une fois la traversée terminée, la montée continue encore, et encore. 1er ravitaillement sur le plateau d’Ardakoxia (980m). Ça y est, on y arrive dans la brume, la visibilité est presque nulle, finis les forêts et les cailloux, on attaque la pelouse et les sentiers des brebis, vaches et pottok (cheval basque), on ne voit rien à 10 mètres devant…
La montée continue sur le pic d’Otxogorri (1410m). le brouillard est toujours présent… quel dommage, on passe ensuite le Cayolar Escantolha avec un 2ème ravitaillement, puis le port de Belay (1730m) pour la 1ère barrière horaire (5h au 23ème km).
Petite éclaircie de 10min pour apercevoir la beauté du paysage. 23ème kilomètre encore une petite collation en bas du Pic Otxogorrigaina, dit LE MUR, un pic culminant à 1920m. On y monte……. Comme on peut, la montée est extrêmement dure et raide, certains mettrons 10 minutes, d’autres 30, certains presque à 4 pattes, les autres plus facilement. A chacun sa méthode! Ce qui est sûr, c’est qu’on y laisse du jus. Le pic est atteint sous le son des Sonnailles (cloches pour les bêtes dans les montagnes). Les 1er auront eu le sommet dégagé les autres trouveront encore le brouillard et la visibilité nulle avec le vent.
S’en suit 7km sur les crêtes, à la frontière France/Espagne, alternance entre montées et descentes, là encore les 1er passent tranquillement mais les autres devront subir le vent, le froid, la pluie et un brouillard qui limite la visibilité à 5 mètres, grosses difficultés pour voir les drapeaux d’orientation. Personnellement je me perds mais j’entends des voix, la fatigue ? la démence ? Non c’est juste des Basques qui parlent, et le « Basque heureusement parle fort »! Je trouve un véhicule tout terrain perdu au milieu des champs, c’est le ravitaillement, ouf me revoilà.
Quelques kilomètres plus loin on arrive au Port de Larrau, la dernière barrière horaire (7h au 30ème km), le temps est catastrophique, le mental prend le dessus, on repart pour l’ascension du pic d’Orhi (2017m le sommet plus haut du Pays Basque), la montée est difficile entre chemins étroits et caillasses, ça pique les cuissots. Le graal quand on arrive en haut, la vue est magnifique, enfin elle devait l’être mais elle est complétement bouchée !
9km de descente, il a plu et ça glisse énormément, cela devient technique à flanc de montagne sur les sentiers des brebis étroits, beaucoup se retrouvent par terre. On passe le col d’Erroimendi et la chapelle St Joseph avec 2 derniers ravitaillements dont un composé d’un seul homme perdu dans les rochers avec de l’eau, chapeau bas et grand merci à lui. Les chemins sont étroits, raides et extrêmement boueux. La fatigue se récent. Au dernier ravitaillement nous sommes accueillis tels des rois comme à chaque fois, les bénévoles eux aussi sont là, dans la pluie et le vent, tout ça pour nous.
Une descente de 6km, interminable, un doux mélange de boue, cailloux …, la pluie est toujours là. L’arrivée se fait devant une petite foule qui brave le mauvais temps pour nous accueillir, avec joie et bonne humeur. Le premier passera comme toutes les courses locales sous l’Ikurrina (drapeau basque).
Un marathon qui est en passe de devenir un incontournable des courses du Pays Basque tant il est difficile, technique et magnifique.
« Je terminerai ce petit récit en félicitant les organisateurs pour leur organisation sans faille. Merci à eux et à tous les bénévoles pour leur énorme gentillesse. En effet on a tous regretté le temps et les conditions pour courir mais on oublie souvent que sans ces bénévoles on ne serait pas là. Eux aussi ont bravé le froid et la pluie pendant des heures en restant sur place, toujours avec des mots d’encouragement, des sourires, de la disponibilité, des paroles de réconfort, certains en chantant d’autres en parlant. Les ravitaillements étaient d’ailleurs dignes de chez nous avec tout ce qu’il faut pour un coureur, mais aussi tout ce qu’il faut pour un coureur Basque : jambon sec, saucissons, chorizo, vin rouge et rosé ».
UN GRAND MERCI
PODIUM MASCULIN
- ARMISSOLLE Benat 04:11:36
- MIRASSOU Jérome 04:27:15
- AZPIROZ Ion 04:45:39
PODIUM FEMININ
- PAULY Jocelyne 05:29:59
- DUBES Claire 06:09:42
- LONGIS Charlotte 06:13:56
Crédit photo : Xibero, wondertrail et Artzattipi
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