ITW – Alexandre BOUCHEIX et sa casquette verte à l’assaut de l’UT4M XTREM! – Wondertrail

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      Alexandre BOUCHEIX

      Un air d’ado, un style reconnaissable à son inimitable casquette verte et toujours la langue tirée quand il s’agit de faire une photo ! Alexandre, très présent sur la toile, se fait aussi remarquer en course… Avec un très bon début de saison (4e au trail du Mont d’Or et 1er au Mad’Trail), il sera présent la semaine prochaine sur l’XTREM de l’UT4M à Grenoble.

      Alexandre BOUCHEIX

      Nous avons donc eu envie de le rencontrer… histoire d’en apprendre un peu plus sur les secrets de préparation « montagne », made in Pari!

      WT – Bonjour Alex (ou casquette verte…), peux-tu nous en dire un peu plus sur toi? (vie, étude, métier, famille…) ?

      AB – Hey ! Alors c’est relativement simple. Je m’appelle Alexandre, mais on me connait plus sous le nom de « Casquette Verte ». J’ai 26 ans. Je vis dans la proche banlieue parisienne (Saint Mandé), à quelques mètres du bois de Vincennes, qui est devenu mon jardin au fil des années. J’ai un peu grandi dedans. Ça fait un peu « Mowgli », mais c’est bien ça l’idée. J’ai fini mes études en école de commerce il y a maintenant 5 ans, et je travaille pour une grande multinationale de communication extérieure en tant que Chef de Projets coordination SI. Bref, un univers très éloigné de la course à pied. Comme beaucoup d’entre nous.

      Alexandre Boucheix

      Je vis toujours chez mes parents (Tanguuuuuuuuuuuuy ^^), ce qui me permet de mettre des sous de côté et d’avoir un frigo magique qui se remplit tout seul. Je suis en couple depuis maintenant 8 mois (nous nous sommes rencontrés par le biais des réseaux sociaux au moment de la Diagonale des fous.. comme quoi !) et j’essaie de trouver au quotidien un équilibre entre Boulot – Entrainement – Copine – Amis.

      WT – Depuis quand es-tu passionné de course à pieds, pratiques tu d’autres sports?

      AB – A vrai dire, j’ai un peu du mal à dire que je suis un « passionné de la course à pieds ». Je suis quelqu’un qui aime commencer quelques choses et basculer dedans jusqu’au fond. J’aime par-dessus tout apprendre de ce que je ne connais pas, me réaliser là-dedans et si cela fonctionne par la suite tant mieux. Si un collègue ne m’avait pas mis à la course à pieds il y a quelques années (Merci Ronald), je pourrais être sur le même schéma dans n’importe quel autre loisir/sport. Bon… peut-être pas le Ping-pong, ni la pétanque (désolé pour les fanatiques de petites balles qui rebondissent). Mais j’aime à me dire que le plus important est de donner du sens à ce que l’on fait. Et j’ai trouvé dans le trail un véritable moyen de m’épanouir en me dépassant à chaque fois, beaucoup de plaisir à partager avec le maximum de personnes et surtout un moyen de se retrouver seul face à soi-même.

      Alexandre BOUCHEIX

      J’ai récemment signé un contrat de sponsoring avec Salomon & Suunto. J’attends beaucoup de cette collaboration. J’espère pouvoir apprendre plus de choses au contact d’experts du milieu, et j’espère aussi pouvoir monter quelques beaux projets que je n’aurais pas pu monter tout seul.

      Pour ce qui est des autres sports ; avant mes 18 ans j’étais assez sportif. Beaucoup de foot, de handball, de skateboard, de BMX, de judo, de ski l’hiver mais relativement peu de course à pieds. J’étais souvent parmi les premiers en endurance plus jeune, mais je ne faisais pas le poids face à ceux qui faisaient de l’athlétisme. Une fois entré en École de commerce, j’ai stoppé toute activité sportive pendant 5 ans. Je suis devenu un gros, gros, gros, gros fêtard et j’ai pris beaucoup de poids. Ce n’est qu’il y a 4 ans que j’ai repris le sport sans objectif autre qu’un passe-temps. Puis j’ai littéralement basculé dedans au fil du temps. Actuellement, je ne fais pas d’autres sports que courir. Mon agenda me permet à peine d’assouvir mon volume d’entrainement en CAP. Si je pratiquais d’autres sports, j’aurais la sensation de ne pas me donner à 100% dans le Trail et j’arrêterais rapidement.

      WT – Comment t’entraines-tu en région Parisienne pour préparer tes trails?

      AB – Ahah. Ça c’est un peu la vraie question. « Comment préparer des Ultra avec 10.000 de D+ quand on habite à Paris ». En fait, il n’y a pas tellement le choix. Si l’on veut être à l’aise dans la montagne, il faut absolument manger le plus possible de dénivelé à l’entrainement. Et « dénivelé » à Paris, cela rime avec le mode « Hamster ». Répéter sans cesse des allers-retours dans les petites côtes que l’on peut trouver. Personnellement, je gravite pas mal à Gravelle dans le bois de Vincennes, un peu aux Buttes Chaumont et à Montmartre ; et lorsque j’ai un peu plus de temps j’essaie d’aller sur le Parc de St Cloud, la forêt de Fausses-Reposes et sur les 25 bosses.

      Alexandre BOUCHEIX

      Quand je me dis que j’ai préparé la Diagonale des fous 2017 dans une côte de 32 m de dénivelé en bitume, cela me fait bien rire. Après, j’ai remarqué que ce type d’entrainement améliore des compétences que les montagnards ne travaillent pas forcément régulièrement : La capacité à courir à bloc en montée… La capacité de relance et surtout un mental d’acier. Car lorsque tu fais 20 / 30 fois le même parcours juste pour pouvoir faire 500 ou 600 de dénivelé, clairement cela forge le caractère.

      (Désolé pour l’opposition Montagnards/Parisiens.. c’est un peu idiot, mais c’est une opposition saine et amusante que je ressens quand je vais en montagne).

      WT – Comment te sens-tu à l’approche de l’UT4M? Fin prêts ?

      AB – Beaucoup le disent : « On n’est jamais vraiment prêt pour un Ultra ». Je pense que c’est mon cas. L’UT4M Xtrem sera seulement mon second longue-distance (>160 km) et mon troisième > 100 km.

      J’essaie d’y arriver le plus préparé possible, mais je sais d’avance que j’ai certains aspects que je n’ai pas assez travaillés (du fait de vivre en région parisienne). Principalement, c’est la capacité à avaler des montées et des descentes de plusieurs kilomètres de long. Je n’ai pas du tout le terrain pour travailler cela alors c’est un peu le saut dans l’inconnu à chaque fois pour moi. Donc. Oui. Je suis prêt. Mais est-ce que cela sera suffisant pour aller au bout. On verra bien.

      Alexandre BOUCHEIX

      WT – Question matériel, que comptes-tu embarquer avec toi pour l’UT4M? Quel modèle de chaussure as-tu choisi ? Tu as déjà préparé le contenu de ton sac ?

      AB – Selon moi, il ne faut pas être obnubilé par le matériel. On en oublie trop souvent que l’on court d’abord avec son corps. Le matériel est pour moi un agrément, un élément de confort, de praticité et presque de « triche mécanique ».

      Une fois que l’on a dit ça, on retourne sa veste et on enfile ses chaussures. Car le confort, c’est cool quand même. Niveau matos, sur l’UT4M cela sera déjà les éléments obligatoires qu’il va falloir enfourner dans le sac, mais que je ne pense pas les utiliser pendant la course. Je vais partir avec un sac Salomon ADV Skin 12 L. Je l’ai déjà testé sur de la longue distance. La contenance est suffisante et il ne gêne pas la progression. Je pense tenter le débardeur et le short ; avec la veste Bonatti dans le sac pour passer les sommets.

      Alexandre BOUCHEIX

      Au niveau des chaussures, je suis encore tiraillé. J’hésite entre les Salomon Sense 6 SG et les Salomon S/Lab Ultra. C’est comme si j’avais deux petites voix dans la tête qui se chamaillent. L’une qui me dit « Part avec la S/Lab Ultra… tu auras besoin d’amorti. » et l’autre qui lui répond « Mais non… Tu as besoin de plus de dynamisme et de légèreté. Enfile la Sense 6 ». Bref… C’est l’enfer depuis 2 semaines. Je pense que je me déciderai 3 ou 4 heures avant la course. Une chose est sûre. Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il fasse beau ou pas… J’aurai ma Casquette Verte sur la tête.

      WT – Et pour l’alimentation, tu es plutôt gels ou plutôt tout fait maison?

      AB – Étant donné que je suis très certainement un des pires cuisiniers de France, j’opte résolument pour l’option « Gels ». Je suis habitué à consommer des gels GÜ, ainsi que des gels « coup de fouet » Overstim’s en course. Je n’ai aucun problème de digestion en m’alimentant ainsi.

      La seule chose à laquelle je fais attention maintenant est de bien m’alimenter « salé » sur les ravitaillements, et de tenter de trouver des sources de potassium. Deux malaises sur la Diagonale m’ont appris que le sucré ne fait pas tout.

      Alexandre BOUCHEIX

      WT -Tu as déjà couru la Diag en 2017 avec un très joli chrono de 33H30… Ce sera certainement une expérience qui devrait t’aider à aller au bout de ce nouveau défi! Comptes-tu t’orienter d’avantage vers les Ultra ?

      AB – Avec la Diagonale dans la tête, c’est sûr qu’il est plus simple de repartir sur un nouvel ultra. Je peux m’accrocher aux souvenirs de quelques sensations vécues pour mieux m’y re-préparer. Pour autant, cela n’efface pas les doutes et la peur. Et c’est pour moi important de ressentir ces deux sensations avant de partir sur une nouvelle aventure. Peu importe la distance. J’ai tendance à utiliser cette maxime pour me rassurer : « Si t’es rêves ne te font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands ».

      Alexandre BOUCHEIX

      WT – De coureur à organisateur… Il n’y a qu’un pas. On nous a rapporté que tu aimais particulièrement les marches de Montmartre! Peux-tu nous parler un peu de l’UTMM ?

      AB – Ahaha. « Aimer les marches de Montmartre ». Oui. Mais ça c’était avant. Avant l’UTMM.

      En gros, tout à commencer sur Strava. Un ami (Pierre Oucif) venait de faire une sortie à 3000 ou 4000 de dénivelé dans Montmartre. Je trouvais cela totalement dingue. On a commencé à délirer, puis rapidement l’idée est venue de tenter « 10.000 m de D+ dans Paris Intra-muros ». Après en avoir parlé avec Pierre Le Pad et le champion de Montmartre Apostolos Teknetzis, nous nous sommes dits que le seul endroit pour faire ce défi débile était bien les escaliers à gauche du funiculaire de Montmartre. Après quelques calculs, le cahier des charges est tombé : 271 allers-retours dans les marches (pour ceux qui ne connaissent pas l’endroit, dites-vous que quand vous en faites 20 / 30.. vous êtes contents). Petit à petit le projet s’est monté. On a souhaité garder cela à taille humaine, avec beaucoup d’humour et le moins de prise de tête possible. Le mot Trail s’est infiltré dans le nom de l’évènement (Ultra-Trail MontMartre), mais ce n’est clairement pas du Trail. C’est tout simplement une sortie entre copains complètement débile, mais physiquement hors du commun.

      Alexandre BOUCHEIX

      La première édition a vu un unique finisher aller au bout (Guillaume Arthus) en un peu plus de 25 h. Personnellement, j’ai stoppé à 159 AR car je sentais que j’allais me blesser, et mes objectifs étaient ailleurs pour la saison à venir. Je n’ai jamais eu autant de mal à récupérer. Même la Diagonale m’avait moins détruit les jambes. La répétition des marches, le froid, la monotonie du parcours. C’est juste atroce. Mais c’est ça qui est bon. J’ai été un peu surpris par l’engouement autour de ce défi débile. J’étais donc obligé de relancer une seconde édition. Dans l’esprit, cela restera un « off« , entre copains, deux jours après Noël avec le maximum d’humour et de partage possible. Mais j’ai décidé de « Barckleyriser » ce défi en le rendant de plus en plus dur d’année en année. La barrière horaire est abaissée à 25 h 12. Soit le temps qu’il a fallu à Guillaume pour aller au bout. Ainsi, soit le record est battu, soit la course n’aura pas de Finisher.

      Ps : On s’était planté dans les calculs. 271 AR ne faisait pas 10.000 de D+, mais 11.165 D+. On s’en ai rendu compte après. On gardera quand même 271 pour cette année. Nous ne sommes pas à quelques centaines de mètres près.

      Un petit portrait chinois pour finir cette interview :

      • Si tu étais un animal, tu serais un Lynx jurassien.
      • Si tu étais une couleur, tu serais Vert (facile celui-là).
      • Si tu étais une chanson, tu serais L’envie de Johnny Hallyday.
      • Si tu étais un trail, tu serais le prochain et celui d’après aussi.
      • Si tu étais un métier, tu serais Réalisateur de documentaires.
      • Si tu étais un objet, tu serais un cintre.. je déteste du plus profond de moi-même les cintres ! Il fallait que je le dise….
      • Si tu étais un film, tu serais Le Truman Show.
      • Si tu étais un fruit, tu serais une groseille avalée à peine cueillie.
      • Si tu étais un sport, tu serais un mélange de Trail – Skateboard – Football et de Frisbee. Je vous laisse imaginer les règles, je repasse dans 2 h.

      Propos recueillis par Christophe.LeBoulanger@Wondertrail

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