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La nuit dernière, des dizaines de coureurs ont arpenté le désert pour rejoindre la ligne d’arrivée de l’étape longue du 34e MARATHON DES SABLES. Bien longtemps avant eux, Rachid EL MORABITY (Maroc) et Ragna DEBATS (Pays-Bas) ont quasi assuré leur victoire en remportant l’étape de 76,3 km.
250 km, 6 étapes, 7 jours en autosuffisance alimentaire, environ 1000 concurrents, +50 pays
L’ÉTAPE DU JOUR : ÉTAPE 4 « LA LONGUE » JOUR 2
- Distance : 76,3 km
- Départ : 8 h 15 pour le peloton, 11 h 15 pour les 50 premiers hommes et 5 premières femmes
- Délai : 31 heures
- 768 concurrents au départ
- Température à 12h GMT : 33,2°C
- Hygrométrie à 12h GMT : 13,1%
Description : une étape longue présentant moins de kilomètres que ces dernières années, mais pas moins difficile pour autant, avec deux jebels à franchir, une vingtaine de kilomètres de sable, le lac blanc, la traversée du village de Jdaid, et le passage au pied des superbes ruines de Ba Hallou.
Si les coureurs les plus rapides ont réussi à terminer l’étape longue (76,3 km) du 34e MARATHON DES SABLES avant la nuit, plus de 95% d’entre eux ont dû allumer leur lampe frontale pour progresser quelques heures, ou parfois toute la nuit, sur un parcours jugé plutôt difficile :
« L’étape longue a été beaucoup plus dure, beaucoup moins roulante que l’année dernière »,
juge Christophe LE BOULANGER (D789-FRA). D’autant plus quand des surprises surviennent :
« On revenait vers l’arrivée, et sur le plateau rocheux je n’ai pas eu le temps de voir un serpent. Je ne suis pas un spécialiste, mais il était suffisamment grand et coloré pour ne pas me plaire ! J’ai fait des bonds de cabri, ça a été une frayeur terrible ! »
Le gros problème des marathoniens des sables : les ampoules. Joffrey BELLOY (D782-FRA) témoigne :
« J’ai les pieds en piteux état, donc j’ai marché tout le long, en gérant CP par CP et en essayant de préserver mes pieds. »
Mais parfois ça ne suffit pas, car même si le MDS est une course à allure libre, il impose une vitesse minimale d’environ 3 km/h. Ainsi Arnaud GUILLEVIC (D170-FRA), handicapé par ses pieds meurtris, n’a pas pu rejoindre le premier point de contrôle dans les temps :
« J’en suis à des niveaux de douleur que je n’ai jamais connus. »
Dans la nuit, les moments d’euphorie succèdent aux périodes difficiles. Conserver la motivation et garder l’esprit clair est primordial :
« J’ai eu un moment où c’était très difficile dans les dunes, les autres me doublaient, je n’arrivais pas à les accrocher »
révèle Gloria NASR (D077-FRA), qui a finalement trouvé un compagnon de route pour terminer l’étape. Aux points de contrôle successifs, les bénévoles se plient en quatre pour aider les concurrents. Jean-Mi, au CP5, témoigne :
« On contrôle qu’ils vont bien, on vérifie leur matériel, si besoin on les aiguille vers les docs. »
Et puis parfois un ou une concurrente aux yeux écarquillés ressent le besoin de se confier. Zaia BRIKI (D691-FRA), a vécu un moment étrange lorsque la tempête de sable s’est levée hier après-midi :
« D’un coup, ça a commencé, le vent, le sable, c’était impressionnant. Patrick BAUER était là, je l’ai mis au défi de faire fuir la tempête. Alors il a crié ‘va-t-en tempête !’, et elle a fui. »
Réalité, rêve éveillé, hallucinations, tout se mélange dans la nuit de l’étape longue de ce 34e MDS. La nuit, tous les coureurs sont gris…
L’étape longue du MARATHON DES SABLES est toujours spéciale, avec ses deux départs décalés : le gros du peloton tôt le matin, puis les 50 meilleurs hommes et les 5 meilleurs femmes trois heures plus tard. Le défi pour les plus rapides du premier départ est de tenter de rallier l’arrivée avant les meilleurs coureurs… Et à ce petit jeu, Quentin GAUDILLIERE (D110-FRA) a brillé hier soir :
« C’est la première fois que je viens dans le désert, je suis super surpris de tout ce qui se passe, je m’en sors bien mieux que ce que j’imaginais. C’est magnifique, je cours pour découvrir le pays, être avec des copains, et parce que c’est une aventure extraordinaire. Maintenant si en plus il y a des petits bonus comme ça, je dis oui ! »
Les trois derniers concurrents, en provenance de Hong Kong, ont rallié la ligne d’arrivée à 13h15. Epuisés mais heureux, accueillis par tout le bivouac, ils clôturent cette étape longue de belle manière. Seuls 11 concurrents été contraints à l’abandon entre hier et aujourd’hui, portant à 26 le total de mises hors course, un nombre ridiculement faible en regard des 783 partants.
COURSE EN TÊTE FEMMES : INTOUCHABLE RAGNA
Intouchable : Ragna DEBATS (D819-NED) n’a pas cédé le moindre pouce de terrain hier lors de l’étape longue du 34eMARATHON DES SABLES – elle a même accentué son avance. Pourtant tout n’est pas simple pour la Néerlandaise vivant en Espagne : elle souffre depuis trois jours d’échauffements dans le dos, et adopte en conséquence des postures antalgiques. La conséquence fâcheuse : elle souffre de douleurs abdominales dues aux contractions anormales de son corps… Pour sa première participation au MDS, la Championne du Monde de trail expérimente dans la douleur les particularités de cette épreuve à nulle autre pareille.
C’est une Aziza RAJI (D630-MAR) radieuse qui a parfaitement surmonté l’étape longue hier. Elle possède désormais plus de 35 mn d’avance sur la Britannique vainqueure l’année passée, Gemma GAME (D002-GBR).
Hormis coup dur, le titre ne peut plus échapper à Ragna DEBATS, toutefois le reste du podium n’est pas encore joué.
COURSE EN TÊTE HOMMES : LES FRERES EN PATRONS
Même tactique et mêmes conséquences : Rachid EL MORABITY (D001-MAR) a géré la course comme à l’accoutumée :
« Je suis parti doucement puis j’ai essayé d’augmenter le rythme et de faire la différence. Demain il reste 42 km donc je vais partir doucement, je vais essayer de rester derrière les autres jusqu’à la fin parce que j’ai assez d’écart pour gagner. »
Son petit frère Mohamed (D008-MAR) termine juste derrière lui, alors que l’Italien Antonio ALONGI (D719-ITA) monte encore en puissance, terminant troisième de l’étape.
Premier Français, Mérile ROBERT (D003-FRA) est satisfait de son étape:
« Je suis parti assez tranquille, avec tous les Marocains, sur un petit rythme en début de parcours jusqu’aux km 45-50, et après ils ont démarré… Mais j’ai réussi à garder mon petit rythme, je me suis senti bien toute la journée, c’est l’entraînement qui a payé. »
Rachid et Mohamed EL MORABITY devraient confirmer leur classement demain, quant au reste du podium, tout peut encore être bouleversé.
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