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Nous sommes le 3 août 2018, il est 5h30 du matin, passionné de trails de montagnes, des paysages magnifiques et de la nature en générale (comme vous tous) je commence l’ascension de Mont Baigura au Pays Basque pour admirer le lever de soleil. Le ciel est tout étoilé, la lune brille, armé de ma frontale, je regarde la nature silencieuse bouger et se réveiller au rythme de ma lumière.
Je croise des centaines d’yeux qui brillent, des brebis que je dérange, je continue mon chemin. Plus loin dans un buisson cela brille encore, mais cette fois… une canette de bière, je la mets dans mon sac. Derrière un arbre du papier toilette, n’ayant pas de poche ni de gant je suis obligé de le laisser.
J’arrive en haut, je me laisse 30min pour admirer ce lever de soleil splendide sur un ciel dégagé, assis sur un caillou. En regardant mes guiboles je râle, normal j’ai un caractère de merde, mais entre la surprise de voir une tique plantée sur mon cuissot, qui me pompe le sang, et un emballage de gâteau, cela me gâcherait presque le spectacle. Bref en rentrant, bilan : 1 canette, 2 emballages de gâteau, 1 bâton alu cassé, 1 carton de kiri. Je sais que ce sommet est très emprunté mais là s’en est trop, pour la tique elle a « ramassé » pour les autres, écrasée, explosée comme il se doit.
Du coup vous avez bien saisi mon coup de gueule ? Mais non pas les tiques, les déchets bien sûr ! Je cours beaucoup en montagne et j’en ai plus que marre de voir tout ce que les personnes laissent derrière eux, c’est inadmissible !
Cela touche tout le monde, tous les âges, toutes les catégories, aujourd’hui chacun pense à son petit confort, c’est plus facile de laisser sur place que de ramasser et jeter après. On se dit : « personne ne me voit, ce n’est pas un emballage qui va changer la face monde ». Sauf que si 10 millions de personnes font cela nos montagnes et notre monde va en pâtir.
Et malheureusement, je ne parle que des montagnes : avec les randonneurs en vacances qui ne sont que de passage donc peu importe, les chasseurs qui laissent les cartouches en plastique après avoir tiré et autres déchets, les traileurs jetant les emballages de barres ou gel, ceux qui campent et qui laissent des sacs poubelles entiers, en passant par les mégots. Des exemples j’en ai d’autres et vous aussi sûrement dans les océans ou les villes.
Alors qu’est-ce qu’on attend pour faire bouger les choses ? Des chercheurs annoncent rapidement un point de non-retour, quel monde va-t-on laisser à nos enfants ? Il est temps d’agir rapidement et efficacement, chacun peut faire cela individuellement et sensibiliser son entourage. Mais n’est-ce pas mieux et plus ludique de le faire ensemble pour changer les mentalités plus rapidement?
Certains l’ont bien compris et ont déjà lancé les hostilités. Une bande organisée venue du sud-ouest, dont le repaire se trouve à Soumoulou, près de Pau, traque sans relâche les déchets depuis maintenant 5 ans. Cette association se nomme Trail Runner Fondation, elle est née dans la tête de deux amis : Laurent Etchamendy et Nicolas Bernard. A l’origine, ils ont posté des photos de déchets qu’ils ramassaient pendant leurs séances de running et de trail, puis tout s’est enchainé, d’autres ont suivi en prenant exemple.
Le succès de cette opération a explosé, certains ont demandé comment faire pour intégrer cette communauté. De fil en aiguille, vu l’engouement, ce qui était à la base une idée partie de nulle part allait devenir un grand projet : réel. Ils ont réussi à sensibiliser les traileurs, randonneurs, marcheurs, runners en milieu naturel pour ramasser les déchets quand ils passent devant, de devenir éco-responsable. Les photos et témoignages pleuvent de partout sur la toile, les deux compères ont dû monter une véritable association structurée pour faire face, trouver d’autres idées et continuer à sensibiliser cet univers de la course à pied.
Et dans ce domaine, ces deux amis développent leur bébé de façon extraordinaire. C’est d’abord une association d’intérêt général dans laquelle vous pouvez faire des dons. Ensuite n’importe qui peut y adhérer, en s’acquittant de la cotisation (permettant de financer le « pack » adhérent) mais devra donc en être digne :
- Respecter la charte individuelle de Trail Runneur Fondation
- Adopter un comportement éco-responsable
- Jouer le rôle d’ambassadeur en diffusant les valeurs de l’association
Mais ils ont fait encore plus forts avec la création d’un label TRF pour les courses nature, et là « chapeau bas » car c’est une excellente façon de toucher des centaines de personnes en 1 course. C’est surtout le moyen de sensibiliser les organisateurs de courses, de façon à ce qu’ils limitent au maximum l’impact de leur évènement sur la nature.
Les courses peuvent être juste adhérentes ou elles peuvent, dès la première édition prétendent au label. Dans ce cas, elles sont accompagnées et conseillées par l’équipe TRF. En faire partie c’est rentrer dans la famille des courses éco-responsables, se sentir moins seul et devenir un organisateur engagé. Bref si vous êtes intéressé je vous laisse aller voir sur le site tout ce qui peut vous être apporté, et tout ce que vous devez ou pouvez apporter.
L’association est sans arrêt en recherche de projet pour sensibiliser, faire changer les mentalités et bouger les choses. Ils ont encore trouvé ! Ce sera lors du « world cleanup day » : c’est un évènement mondial, regroupant 150 pays, pour nettoyer les déchets sur 1 jour, organisé le 15 septembre 2018.
Ce jour-là Trail Runner Fondation en partenariat avec la marie de Pau, Valor Béarn et APR organise donc cette journée de nettoyage COURIR UTILE. Ils vous invitent tous, place Clémenceau à Pau, à partir de 8h pour faire chacun un petit geste afin d’aider à préserver la nature. Au même moment toute la communauté TRF (Adhérents et sympathisants) est invitée à passer à l’action partout en France et à l’étranger.
TRF est parti de rien et va devenir, je pense un incontournable des trails natures avec déjà plus de 500 adhérents, dont moi bientôt. Les organisateurs de courses ont beaucoup de contraintes, préserver les espaces naturels en deviendra une incontournable. Avec la multiplication des courses cela sera une évidence. De nombreuses courses ont pris de l’avance en devenant adhérentes TRF. Elles sont 37 en France, majoritairement dans le sud-ouest, mais on en trouve également en international avec la Suède, le Québec et la Hongrie.
Si TRF en est là maintenant c’est surtout grâce aux soutiens de ses adhérents, ses partenaires et de son noyau dur d’ambassadeurs en région. Ils tiennent d’ailleurs à tous les remercier !
Si vous aussi vous voulez adhérer voir représenter TRF dans votre région, votre île ou le pays dans lequel vous êtes installé, n’hésitez pas à les contacter ([email protected])
Dans ce coup de gueule je parle de TRF car je ne connais pas aujourd’hui d’autre association autant impliqué dans les courses natures.
« Merci d’avoir lu cet article, qui me tient vraiment à cœur jusqu’au bout. Que vous soyez adhérents ou non, organisateurs, traileurs, runners ou même randonneurs vous pouvez agir de votre côté. Sortez des sentiers battus, portez la bonne parole autour de vous afin que l’on continue à courir dans un espace préservé.
Je sais que vous pensez comme moi, il faut changer les mentalités, je ne veux pas courir au milieu des déchets, je ne veux pas voir souffrir la nature et les animaux comme on peut le voir dans les océans. Il est facile de critiquer, mais est-on soit même irréprochable ? »
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